La Vie est supérieure à la Mort

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J'inspire. J'expire.
Je suis.
J'inspire. J'expire.
Je suis vivant, sur cette Terre.
La primauté de l'Etre sur le Néant.
La primauté de la Vie sur la Mort.
La primauté de l'Amour sur la Haine.
J'aimerais vous parler de ceci.

Je fus un temps un pessimiste ou plutôt, comme je préférais me définir, un "réaliste". Aujourd'hui, ma vision sur le monde a beaucoup changé. J'ai écrit ce texte suite à ma rencontre avec des personnes qui ne voient pas ou peu d'espoir pour leur vie ou notre vie en général, d'autres qui souffrent d'angoisses dont ils ne connaissent parfois même pas ou plus la source, et qui me rappellent d'où je viens. J'aimerais pouvoir transmettre un peu de cette conviction intime que j'ai reçue, de cette primauté de la Vie sur la Mort, et faire sentir que le monde, notre monde, repose sur quelque chose, qu'il ne tient pas dans le Vide, de même que notre existence personnelle repose sur quelque chose. Je profite aussi ici de remercier profondément toutes les personnes et tous les êtres qui m'ont aidé à faire germer en moi la graine de cette conviction.

Avec cet hiver bien enneigé, et plus généralement quand on observe la nature et la vie biologique, on a cette vision éclatante des cycles : l'alternance du chaud et du froid, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort, de la joie et de la peine. Ce qu'avaient bien vu les anciens maîtres du Tao lorsqu'ils ont parlé du Yin et du Yang. L'ensemble de la réalité est construit, tissé, par le jeu infiniment subtil de deux forces que l'on peut voir comme opposées ou complémentaires, selon la hauteur de notre point de vue. Personnellement, lorsque je médite sur cela, la beauté, la simplicité aux ramifications infinies de cette manière de voir le monde, de cette perspective, m'éblouit.

Toutefois, cette vision en cycles n'est pas la fin de l'histoire.
Car je suis intimement convaincu aujourd'hui qu'il y a un au-delà, que derrière ce jeu du Yin et Yang se tient une réalité incréée, non conditionnée par le temps ou par l'espace, non conditionnée par des cycles. Ce que certains appelleront Dieu, la Source, le Divin, l'Absolu, l'Eternel,...
Je pense, comme d'autres, que le premier niveau de la "réalité", c'est ce niveau divin, incréé, non-manifesté, c'est à dire qu'il se tient en-dehors des conditionnements de l'existence, et c'est pour cela qu'on le dit éternel.
Et je pense que de ce niveau divin est né le "monde", l'univers, avec tous ses plans d'existence. Et c'est cet univers qui se manifeste, qui s'exprime, qui se déploie en suivant des lois cycliques par le jeu de deux forces opposées.

Je pourrais parler plus longuement de tout cela, mais mon but ici n'est pas de faire trop de théorie ou d'expliquer une vision du monde qui semblerait abstraite. Au contraire, au travers de ce que j'estime être de simples observations du monde qui m'entoure, j'aimerais essayer de transmettre ce sentiment que la Vie est supérieure à la Mort, que les deux ne se valent pas, qu'elles ne sont pas sur un pied d'égalité.

Si j'observe la dimension matérielle de la réalité, je constate qu'il y a quelque chose, qu'il y a de la matière dans l'univers. On sait qu'il existe aussi de l'antimatière, mais curieusement, il y a eu un déséquilibre à la création de l'Univers physique, lors du Big Bang, et la matière l'a emporté sur l'antimatière, ce qui fait qu'il y a un univers physique. Sinon, il n'y aurait rien, la matière et l'antimatière se seraient auto-annihilées, et tout serait resté néant. Donc sur le plan physique, l'Etre est supérieur au Néant. Il y a quelque chose, plutôt qu'il n'y a rien.

Si j'écoute ce qu'ont découvert les scientifiques à propos de la matière dans l'univers, j'entends que les plus petites particules s'attirent et se mettent ensemble pour former de nouvelles particules, plus grandes, qui ont de nouvelles propriétés. Les quarks, les nucléons, les atomes, les étoiles, les planètes, les molécules, les acides aminés, les cellules, les organes, les êtres vivants... J'observe qu'il y a une force structurante, qui se perpétue et fait émerger des organismes toujours plus complexes dans l'univers. Tout cela s'inscrit bien sûr dans des cycles de naissances et de morts, d'attractions et de répulsions, de constructions et de destructions, de coagulations et de dissolutions, mais la mort, la dissolution, n'est pas un retour au point de départ, un retour à l'état initial. Il y a une évolution, un changement qui a été conservé d'un cycle à l'autre. On va vers plus de complexité, plus de structure, plus d'ordre.

Si j'observe la dimension biologique de la réalité, je constate qu'il y a des organismes vivants, qui naissent, qui se nourrissent, qui se reproduisent et qui meurent. Je constate qu'il y a des êtres humains qui naissent, mènent leur vie, ont des enfants et meurent. Mais ils ont des enfants. Je constate donc qu'il y a une vie qui se perpétue, qui continue au-delà des cycles de naissance et de mort des individus.

Si j'observe l'histoire humaine, je peux bien sûr voir les conflits, les guerres, les diverses atrocités perpétuées par les humains sur leurs semblables ou leur environnement. Mais je dois bien reconnaître que nous sommes toujours là, et même plus nombreux que jamais. Si les forces de destruction et de haine en l'homme étaient plus importantes que les forces de construction et d'amour, nous ne serions plus là! Cela ferait longtemps que nous nous serions entretués. Nous avons d'ailleurs eu une grande occasion de le faire lors de la guerre froide, avec des armes plus puissantes que jamais. Mais cela n'est pas arrivé. Je vois à travers l'histoire des gens qui ont essayé et réussi à construire des sociétés meilleures: abolir l'esclavage, venir en aide aux nécessiteux, soigner les malades, protéger le faible du fort, définir les droits fondamentaux, donner un accès à l'éducation et à l'autonomie de pensée, développer et transmettre une sagesse, guider les hommes sur un chemin de liberté et d'amour.

A côté de cela, bien sûr, encore, les atrocités, les régressions, les inégalités et surtout aujourd'hui, un état de la planète de plus en plus catastrophique avec les déséquilibres environnementaux que nous avons créés. Je ne sais pas ce qui arrivera dans le futur. Y aura-t-il une disparition massive de la vie sur Terre? C'est bien possible, d'après ce que redoutent beaucoup de chercheurs. J'espère profondément que nous n'arriverons pas à cette situation, mais quand bien même cela arriverait, cela ne signifierait pas la fin de la Vie elle-même. L'univers et toute la richesse qu'il contient dans son espace infini ne va pas disparaître. Je ne souhaite pas minimiser la gravité de notre situation, ni amoindrir le caractère infiniment précieux de l'expression actuelle de la vie sur notre planète. Mais même si le pire arrive, ce ne sera pas la fin de tout. Il y aura d'autres chances, d'autres opportunités, d'autres formes de vie, d'autres formes d'intelligences sur cette planète, très probablement, et ailleurs.

Si j'observe mes différentes expériences intérieures pendant la méditation ou pendant ma vie, et si j'écoute les témoignages de multiples personnes à travers la planète, je ne peux que reconnaître la réalité d'une vie au-delà du plan physique de l'existence. Bien sûr, pour beaucoup, le monde extérieur se réduit au monde physique tangible, accessible via nos cinq sens ou par des instruments de laboratoire. Mais pour beaucoup d'autres, cela n'est pas le cas, cela n'est plus le cas. De plus en plus d'expériences en-dehors du champ de la réalité physique sont vécues et reconnues comme telles par de plus en plus de personnes : expériences de mort imminente, sorties hors du corps, perception de l'énergie vitale et des chakras, contacts avec des défunts ou des êtres non-incarnés, guérisons miraculeuses, sensation d'une aide invisible, voix intérieures, visions du passé ou du futur, mémoires de vies antérieures, expansions de conscience, expériences mystiques, éveil spirituel, ... Si j'écoute et accepte tout cela, je reconnais alors l'existence d'une dimension de la réalité, un espace non physique, dans lequel s'exprime une forme de vie avec laquelle nous pouvons être en relation. La vie, encore elle! Et nous pouvons être en relation avec ces espaces car nous-mêmes ne sommes pas qu'un corps physique. Je pense que nous ne pouvons être en relation avec quelque chose que si une part de nous a du semblable avec ce quelque chose. Si nous étions en présence d'un "tout autre", il serait impossible de le percevoir, d'être en lien avec ce "tout autre".

Si j'observe et accueille cette part de moi qui n'appartient pas au monde tangible, il me semble alors évident que ce qu'on appelle couramment "la mort" n'est pas la fin de l'histoire. A ma mort, tout ne mourra pas en moi. Pour beaucoup, cela peut être un signe d'espoir, un espoir d'une vie meilleure après ce passage sur Terre avec ses difficultés. D'autres rejetteront cette croyance, l'interprétant comme l'expression d'une peur de la mort, d'une non-acceptation de notre finitude. Je ne le pense pas. Quand j'y regarde de plus près, ne pas disparaître entièrement lors de la mort n'a pas que des conséquences agréables et bienvenues. Parfois, on souhaiterait justement que tout s'arrête, que ce soit la fin, la fin définitive. Dans ces moments, l'idée qu'il n'y aurait pas de "vraie" fin n'est pas si facile à accueillir. Pour ma part, j'essaie (je dis bien, j'essaie!) d'accepter l'idée de la continuité de notre vie après notre mort physique comme un état de fait (même si je ne peux dire aujourd'hui précisément quelle sera cette "vie après la vie") et d'en comprendre toutes les implications sur ma vie actuelle en la découplant de mes attentes ou de mes craintes.

A nouveau, donc, je vois la vie. La vie dans le monde physique, la vie dans les mondes non-physiques. Une profusion de vie. Je vois des cycles de naissances et de morts dans ces différents mondes, mais une évolution aussi, pas un simple retour en arrière. Il y a quelque chose qui reste, qui est conservé, qui n'est pas détruit, et qui vient nourrir le cycle suivant. Et cette évolution, ce processus, semble mener quelque part. Tous ne seront pas d'accord, mais à nouveau, si j'observe et écoute ma vie intérieure ainsi que les témoignages autour de moi, cette conviction se renforce que nous allons quelque part et que nous pouvons trouver du sens à ce qui nous arrive. L'univers physique va quelque part, l'humanité va quelque part, je vais quelque part, même si je ne sais pas toujours où. L'absurdité et le non-sens, lesquels se rangent du côté du chaos et de la destruction, s'ils sont bien présents, ne règnent pas en maîtres absolus. Ils ne sont pas "la fin de l'histoire".

Mais alors, qu'est-ce donc que la fin de l'histoire? Si j'observe toutes ces choses, tous ces mondes physiques et non-physiques, je me dis que tout cela repose sur quelque chose, une sorte de Principe Premier. Et ce "quelque chose", ce Principe, "logiquement" si je puis dire, doit avoir les forces fondamentales suivantes : la force d'Etre ou la force de Vie, car je ne vois que de la Vie tout autour de moi, dans les plans physiques et non-physiques; la force du Sens ou de l'Intelligence, car je vois comme toute chose, tout événement depuis le début de l'Univers est la pièce d'un immense puzzle que je découvre et comprends peu à peu, qui m'éblouit par sa beauté et son harmonie, et qui semble, dans son déploiement, aller quelque part; la force de l'Attraction ou de l'Amour, car je vois comme toutes choses sont en relation les unes avec les autres, à travers le temps et l'espace, des plus petites particules physiques aux êtres les plus complexes comme les humains.

Si je résume ma réflexion, il y a l'univers, dans sa totalité, avec ses dimensions physiques et non-physiques, dont l'expression, la manifestation, se traduit via des cycles - naissances et morts, ordres et chaos, attractions et répulsions - et dont l'évolution va "quelque part". Et derrière cet univers, un Principe incréé, source de Vie, d'Intelligence et d'Amour, qui est le véritable moteur de la création. Et c'est pour cela que la Vie est plus forte que la Mort, que l'Intelligence est plus forte que le Non-Sens, que l'Amour est plus fort que la Haine.

Et maintenant, qu'en est-il de nous? Qu'est-ce que ça change pour nous? En ce qui me concerne, cette vision du monde est pour moi source de confiance et d'espoir. La fin de l'histoire, c'est la Vie, car le début de l'histoire, c'est la Vie. Je peux voir toutes les choses tristes de ce monde, liées au malheur et à la mort, mais je sais que cette vision n'est pas la fin de l'histoire. Ensuite, il y a quelque chose d'encore plus merveilleux, c'est que j'ai la conviction qu'en nous, au plus profond de nous, il y a ce Principe. Certains diront que c'est notre part divine, et je les rejoins. Un cadeau infiniment précieux que nous avons reçu, et qui, en fait, est notre essence même. Et ce "noyau" fait que nous avons, en nous, une source de Vie, d'Intelligence, d'Amour. C'est ce qui fait que nous pouvons être une source de Vie, d'Intelligence, d'Amour, être un moteur de la création. Je pense aussi que nous sommes fondamentalement libres et que nous devons faire, à un moment, un choix libre et conscient pour que soit possible ce dévoilement intérieur, ce déploiement du potentiel attaché à notre essence profonde. Même s'il nous reste collectivement encore du chemin, je vois cela comme une promesse merveilleuse. Au fil du temps, de notre évolution, du développement de l'univers et de nos existences personnelles, tout au long de ces cycles de naissances et de morts se révèle, tout doucement, en nous, cette source de Vie. Nous devenons, peu à peu, une source de Vie, d'Intelligence, d'Amour qui rayonne ces forces dans l'univers.

A quoi ressembleront alors nos vies?

J'inspire. J'expire.
Je suis.
J'inspire.
Silence.
J'expire.
Silence.
Dans ce Silence, une porte, une promesse.
Une porte vers l'Incréé.
Une porte vers l'Eternité.
Une porte vers la Source de Vie.
Je me tiens devant cette porte.
Je n'ai pas la clef.
Je frappe.
J'attends.
J'espère.

Pierre-Yves
Publié le 20 janvier 2021